mercredi 20 juillet 2016

Les roses de Dalécarlie (2)



Cette broderie dont je vous ai parlée, spécifique pour le village de Dala-Floda et appelée påsöm, est apparue au cours de la deuxième moitié du 19e siècle. On peut y voir au moins deux sources :

1. La broderie au petit point, très répandue en Europe à l’époque, avec des grilles coloriées imprimées qui circulaient sur tout le continent. Il y avait beaucoup de motifs floraux, particulièrement des roses, violettes et du muguet qu’on retrouve dans le påsöm.




2. Ce qui dans le parler local se nommait rysstrasor  - « chiffons russes », c'est-à-dire des châles à grandes roses, en provenance de Russie. Ces châles, ainsi que d’autres tissus avec des motifs semblables, sont entrés dans les costumes régionaux de la province.  Comment ? Eh bien, les femmes de Dalécarlie (kullor) étaient des entrepreneuses extrêmement travailleuses. Elles se déplaçaient loin de leur village pour gagner leur vie. Une de leurs spécialités était la fabrication des bijoux à partir des cheveux. Elles allaient vendre leurs marchandises jusqu’à Saint Pétersbourg. Au retour, elles ramenaient des châles russes, et aussi des imprimés rouges qui également font partie du patrimoine dalécarlien (j'en parlerai un peu plus une autre fois).









J’étais surprise par le fait qu’à Dala-Floda, plutôt que de nouer simplement un châle autour du cou, on en fabriquait une sorte de col doublé de coton, qui repose joliment sur les épaules (et ainsi on pouvait en faire au moins deux à partir du même châle).





Le tablier provient du village voisin de Nås. Le foulard imprimé appartient au costume de Våmhus.








The Roses of Dalecarlia (2)


The embroidery I have talked about called påsöm, which is particular to the village of Dala-Floda, first appeared in the second half of the nineteenth century. There are at least two possible sources:

1.Berlin woolwork (petit point), which was wide-spread in Europe at the time. Coloured printed grids were circulating  all over the continent. There were many floral motifs, especially roses, violets and lilies-of-the-valley, which we can observe in the påsöm.

2. What was referred to as rysstrasor – ‘Russian rags’ by the locals, i.e.  shawls with large roses originated in Russia. These shawls, as well as other fabrics with similar patterns, became part of local costumes in Dalecarlia. How did this happen? Well, Dalecarlian women (kullor) were good entrepreneurs and extremely hard-working.  They travelled far from their native villages in order to earn a livelihood. One of their specialities was making jewellery out of hair. They went as far as Saint Petersburg in order to sell their wares. On their way back, they brought back Russian shawls, as well as pieces of  printed red fabric which also has become part of Dalecarlian traditional dress (more on that subject another time).

I was somewhat surprised by the fact that in Dala-Floda, instead of simply tying a shawl around their neck, the women would make a kind of large collar, lined with cotton. It rests neatly on the shoulders and  allows more than one piece to be made from the same shawl.


The apron is from the neighbouring village of Nås. The printed scarf  belongs to the Våmhus costume.






Additional photo: Laila Duran: Scandinavian Folklore II.



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